Le contenu de ce message provient d'un collectif d'étudiants de l'Université Laval qui s'engagent dans la présente campagne électorale fédérale pour contrer le parti conservateur de Stephen Harper jugé indigne de notre confiance.

vendredi 8 avril 2011

Mépris des institutions démocratiques

Le gouvernement Harper renversé pour outrage au parlement, une première dans l’histoire canadienne

Même si monsieur Harper a tenté de faire oublier aux citoyens la raison pour laquelle nous nous retrouvons en élections en ce moment en tentant de brouiller les cartes avec l’histoire de la coalition, le fait est que son gouvernement a été renversé pour outrage au parlement, une triste première dans l’histoire canadienne.

En effet, le gouvernement Harper a refusé de céder aux demandes des partis de l’opposition et de faire la lumière sur plusieurs dossiers dont : les coûts engendrés par le programme de lutte contre la criminalité, le vrai coût de l’achat d’avions de chasse, et les montants des exonérations d’impôts offertes aux entreprises.

Selon Alain Lambert, Président du Conseil général de l’orne, cette motion de censure pour outrage au parlement est un moyen adopté pour «rappeler au gouvernement une exigence démocratique fondamentale, celle de rendre compte aux peuples comme à leurs représentants de leurs décisions, des résultats obtenus et de l’usage fait des lourds prélèvements effectués sur le fruit de leur travail.» Un devoir que le gouvernement Harper semble enclin à oublier.

Sources :


Le gouvernement Harper enfreint l’accès du public à l’information

Depuis l’arrivée au pouvoir des conservateurs en 2006, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) et son équivalent canadien l’Association canadienne des journalistes (ACJ) ont maintes fois dénoncé le danger que représentaient les mesures de contrôle imposées par le gouvernement Harper pour la liberté de presse. En effet, le travail des journalistes de la colline parlementaire est sans cesse entravé par des mécanismes visant à contrôler l’information. Parmi les mesures les plus souvent relatées, notons que :
 - les journalistes doivent obligatoirement s’inscrire sur une liste pour participer aux points de presses, ce qui permet le tri des participants;
- les journalistes ne peuvent plus avoir accès aux élus pour obtenir de l’information;
- les journalistes participant aux points de presse doivent soumettre les questions à l’avance, afin de permettre une sélection;
- le nombre de questions posées est restreint à 5 par point de presse, même en campagne électorale.

Les effets de ce contrôle de la presse par le gouvernement sont profonds et alarmants. Tel que dénoncée dans la lettre ouverte produite en 2010 par l’ACJ : « la transparence a cédé le pas à une forme de propagande léchée dont l’objectif est de manipuler l’opinion publique»[1]. En consécration ultime, la FPJQ a décerné son prix noirceur 2010 au gouvernement Harper. Les critères pour l’attribution de ce prix concernent notamment la mauvaise foi et l’impact négatif sur le public.

Sources:
An open letter to Canadian journalists, Association canadienne des journalistes (ACJ), Juin 2010, Buzzetti, Hélène (collectif); http://www.caj.ca/?p=692

La FPJQ-Gaspésie dénonce le contrôle de l’information par Stephen Harper, 21 octobre 2010, FPJQ; http://www.fpjq.org/index.php?id=single&tx_ttnews[tt_news]=13222&tx_ttnews[backPid]=1&cHash=1706f4ea03

Liberté de presse et contrôle de l’information : il faut rejeter le modèle Harper! , Simard, Jean-François ( collectif), Le Devoir, Avril 2010, http://www.ledevoir.com/societe/medias/170768/liberte-de-presse-et-controle-de-l-information-il-faut-rejeter-le-modele-harper

La politique du silence- Harper a-t-il gagné la guerre des médias? Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Octobre 2006, vol 30 no 8 : http://www.fpjq.org/index.php?id=119&tx_ttnews[tt_news]=3124&tx_ttnews[backPid]=238&cHash=2e8de60da0


Le gouvernement Harper limite l’accès à de l’information essentielle

En plus de mettre des bâtons dans les roues des journalistes, le gouvernement Harper a fourni d’éloquents exemples de contrôle et de manipulation de l’information. Ainsi, tel que rapporté par Rue Frontenac, même la demande d’information d’un étudiant sur l’aide canadienne accordée en Afrique a dû remonter jusqu’au bureau du premier ministre pour être contrôlée. Cette mesure est responsable de l’augmentation substantielle des délais pour la divulgation d’informations provenant des ministères. Ce triste fait a d’ailleurs été souligné par le commissaire à l’information Brian Malraux lors du 25e anniversaire de la loi de l’accès à l’information.
Cette obsession du contrôle dépasse les simples délais de divulgation. En effet, parmi d’autres nombreux exemples, rappelons que le commissaire à l’information a déclaré que le cabinet du ministre Christian Paradis s’était rendu coupable d’«ingérence politique» selon la loi d’accès à l’information en empêchant la divulgation d’un document qui devait être rendu public. Autre exemple probant, concernant celui-ci le dossier du registre des armes à feu, la publication d’un rapport concluant que les forces de police du Canada utilisent le registre plus que jamais a été retardée jusqu’à la tenue d’un vote crucial à la chambre des communes, cachant ainsi volontairement aux parlementaires des faits importants pour voter en toute connaissance de cause.[2]


Conclusion

Doit-t-on accepter ces manières de faire? Selon Thierry Giasson, professeur au Département d’information et de communication de l’Université Laval dans une entrevue avec Rue Frontenac: « Il faut se battre contre ça. Les conservateurs sont en gouvernance minoritaire, mais s’ils obtiennent une majorité, il ne faudrait pas que leurs manières de faire s’institutionnalisent.» En effet, la liberté de presse et le droit de l’accès à l’information sont les fondements de notre démocratie et les gouvernements ont le devoir de rendre des comptes au citoyen.

Sources:
Le bilan des conservateurs en matière de transparence n’est guère reluisant : Patry-Cloutier, David, Rue Frontenac, 30 mars 2012 : http://ruefrontenac.com/nouvelles-generales/politiquefederale/35610-harper-elections-communications


Gingras, Anne-Marie et Côté, Catherine, «Harper et le contrôle de l’information », Relations, novembre 2008 (728),p. 19-22 http://www.revuerelations.qc.ca/relations/archives/themes/textes/medias/medi_gico_0811.htm

Registre des armes à feu, Ottawa a gardé secret un important rapport, La presse canadienne, le Devoir, 31 mars 2010, http://www.ledevoir.com/politique/canada/289937/registre-des-armes-a-feu-ottawa-a-garde-secret-un-important-rapport

Alec Castonguay, « Stephen Harper ou l’art de cultiver le secret », Le Devoir, 12 juillet; Manon Cornellier, « Pouvoir absolu », Le Devoir, 7 mai 2008; David Pugliese, « Harper muzzle will hurt DND : retired general. Inquiries must be cleared by “the centre” », The Ottawa Citizen, 12 décembre 2007.




[1] An open letter to Canadian journalists, Association canadienne des journalistes ( ACJ), Juin 2010, Buzzetti, Hélène (collectif); http://www.caj.ca/?p=692
[2] Registre des armes à feu, Ottawa a gardé secret un important rapport, La presse canadienne, le Devoir, 31 mars 2010, http://www.ledevoir.com/politique/canada/289937/registre-des-armes-a-feu-ottawa-a-garde-secret-un-important-rapport

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